Tony, un garçon sans limites
Les bras chargés de bois pour alimenter la cheminée du gîte, Tony semble heureux, dans son grand corps trop mince.
Toujours à l’affût, il va, vient, revient, sans réellement se poser, comme si une ombre menaçante le suivait.
Il aime, n’aime pas, explose parfois comme un enfant entre rires et petites boutades qui peuvent déranger les autres .
Son regard attachant semble lui aussi avoir du mal à se poser. Il aimerait garder en mémoire ce qu’il a appris du désert, même s’il pense que ce voyage n’était au fond qu’ une parenthèse.
Aujourd’hui, il se dit moins fuyant, davantage à l’écoute des autres. Plus confiant en lui même qu’auparavant, il demeure encore parfois en retrait, dans l’attente d’une décision qui ne concerne que lui.
Il avoue volontiers qu’hier, il ne respectait pas son père. Le temps lui donnera peut-être l’occasion de le faire. De faire la paix, sans doute.
Demain, il se voit fleuriste ou employé dans l’un de ces métiers où l’on fait plaisir aux gens…
Alain Bellet
Je repense à la caravane
Je repense à la caravane, je me sentais bien, je montais sur les dunes et je regardais le paysage. Les dunes me touchaient avec émotion. Je pensais aux gens que j’aime, je pensais trop à ma famille.
J’étais content d’être au Sahara, même si j’en avais un peu peur, avant de partir. Je me disais que ça me ferait du bien. Je pensais beaucoup à ce que les choses bougent, retrouver la confiance de ma famille, par exemple.
Le Sahara m’a aidé à changer un peu. Je pensais moins à faire de bêtises et je voulais moins faire souffrir ma mère.
Je crois que j’ai changé, elle peut me faire confiance.
Dans les dunes, j’ étais libre. Plus libre que chez moi, à Maubeuge. Mais ma mère me manquait. J’aurais voulu parler avec elle. En rentrant, je lui dirai que le chantier de Zakkat était dur. Je n’aimais pas porter les briques de banco J’aurais préféré continuer d’avancer avec la caravane, parce que je n’aimais pas le travail !
Maintenant, je l’accepte et, plus tard j’aimerais devenir fleuriste, c’est un métier qui fait plaisir aux gens.
Tony
On dit que le désert est une école
Moi, là-bas, j’ai appris à avoir un peu confiance en moi. Dans les dunes, je me sentais très bie, mais dans la montagne, quand Rita m’avait privé de cigarettes, j’avais très mal dans ma tête.
Le ciel était trop beau. Les paysages m’épaulaient, ils m’aidaient comme des amis. Avec les Touareg, je me sentais bien et encore plus avec Ihram.
Tony
Je ne le savais pas…
Je ne le savais pas mais le désert m’a donné
La force d’être bien dans mon corps, grandi.
Je ne le savais pas, mais le désert m’a donné
La force d’être moins impressionné, épanoui
Je ne le savais pas, mais le désert m’a donné
La joie de découvrir les nomades, et leur vie
Je ne le savais pas, mais le désert m’a donné
Les moyens d’être moins fugueur, je n’ai pas fui
Je ne le savais pas, mais le désert m’a donné
La joie d’être à l’écoute des autres avec envie
Je ne le savais pas, mais le désert m’a donné
Plus confiance en moi, ma personnalité a changé, ici
Tony (et Alain)