
Avec Wesley, Tony, Cliford et Karima
Une belle leçon de vie
Mais que vont-ils donc chercher si loin, pendant si longtemps? Une fois encore, la septième session, quelques jeunes reviennent d’un séjour de trois mois au Sahara du Niger.
Sans trop réfléchir, il est facile de répondre que c’est eux-mêmes, sans doute, qu’ils ont découvert au sein de l’immensité du Ténéré, juste leur propre personnalité confrontée à l’univers des nomades touaregs qui les ont guidés tout au long de la caravane traditionnelle ou dans leur campement rudimentaire où chacun de ces jeunes est resté vivre pendant quelques semaines.
Ont-ils changé leur regard sur le monde qui les entoure ? Ont-ils modifié leurs propres relations envers autrui ? Cette parenthèse de vie, bercée au rythme d’une nature intacte, leur a-te-lle permis d’aller de l’avant, de dépasser leurs vieilles blessures, d’envisager un avenir plus serein?
Tous savent la partie engagée délicate, les rechutes possibles. Mille pièges se tendent déjà sur leur passage et la résistance à déployer face aux spirales des facilités et des laisser-aller sera toujours particulièrement difficile à construire. Alors, dans l’hésitation d’un geste, d’une invitation pseudo-amicale à revenir en arrière, les images découvertes et accumulées au Sahara les guideront peut-être pour simplement trouver et choisir leur place, affirmer une nouvelle conduite, et décider clairement ce que sera demain leur existence .
La nature immense, traversée parfois avec crainte et lourde fatigue dans l’immense caravane, reviendra alors peupler leur esprit et, sans conteste possible, tout ce qu’ils ont appris des nomades touaregs ressurgira sans cesse dans leur mémoire.
Les leçons de vie de ces hommes, fiers et respectueux de leur tradition et de leur histoire, s’imposeront toujours. Les regards profonds, les gestes simples, l’amitié et la confiance des hommes du désert accompagneront ces jeunes, un bon moment. Ce sont eux et le souvenir des grandes dunes qui modifient les regards, transforment les esprits.
Et les jours de brouillard intime ou de malaise social, les mélodies égrénées par Boubakar de sa belle voix mélancolique à l’heure du magnifique crépuscule saharien, leur redonnera force et courage.
Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui les ont si bien accueillis à l’abri du vague à l’âme, dans leur campement, au sein de leur famille, peuplent leurs pensées, leurs mots, les textes que vous allez découvrir dans ces pages.
Ahmed, Boubakar, Ihram, Tema, sachez que leurs mots vous remercient de toutes ces heures où vous les avez reçus, écoutés, aidés, épaulés. Je me souviens bien de vous, moi aussi, et des cadeaux de vie que vous savez faire, naturellement, sans le savoir vraiment.
Sachez, amis Touareg, que ces mois de désert, passés à vos côtés et dans votre monde plus humain que le nôtre, restent de superbes cadeaux que Karima, Cliford, Tony et Wesley ne sont pas près d’oublier.
Leur fragilité s’amenuise, leurs doutes et leurs incertitudes s’atténuent peu à peu et leurs mots, parfois difficiles à faire éclore, allument une belle envie d’être, dans un respect mutuel de l’autre et de soi-même, cette grande leçon de vie apprise grâce à l’humanité sans faille des nomades.
Acrostiches
Ahmed

Amour envers sa famille
Harmonie avec le désert et les autres Touareg
Marche sereinement dans le Ténéré
Evite de partir, reste avec nous vieux sage
Donne-moi la force pour y arriver
Abdelkrim

Avance jeune Touareg, marche, cours,
Bondis dans les dunes comme si tu étais sur la lune
Digne et fier de son père
Enfant dans sa tête
Laisse-toi guider par le soleil
Krim, avec ton si beau visage
Rappelle-toi m’avoir aidé
Immense était ta gentillesse
Même si tu es à sept mille kilomètres de moi
Wesley
Jema

Je la connaissais à peine
Et pourtant, je l’ai tout de suite adorée
Même si je suis très loin d’elle
A tout jamais elle restera dans mes pensées
Karima
Ihram

Ici, je repense à toi
Homme généreux, tendre comme un père,
Revois ton visage sans chèche me parler
Aimer les autres, ça compte pour toi
Moi, je repense à ta tendresse
Tony
Bay

Bon appétit drôle d’ami,
A croquer, je me rappellerai toujours de ta cuisine
Y faut y aller !
Tony